Voici un article paru dans Ouest-France du 29-03-2012
Environnement. Abeilles et bourdons menacés par un insecticide très répandu
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Les populations d’abeilles et de bourdons pourraient être décimées à cause d’un pesticide.
EPA
Un pesticide très utilisé dans le monde depuis les années 1990 est nuisible aux bourdons et aux abeilles, révèlent deux études française et britannique.
En Europe et aux Etats-Unis, ces insectes font face depuis quelques années à une dépopulation importante. Les entomologistes (spécialistes de l’étude des insectes) avancent différentes hypothèses, dont celle des pesticides, pour expliquer ce phénomène inquiétant.
L’étude française
L’équipe française, menée par Mickaël Henry de l’Institut national pour la recherche agronomique (Inra) à Avignon, a positionné une puce électronique sur des abeilles pour suivre leurs allées et venues.
Elle a ensuite donné à certaines d’entre elles, une dose de thiamethoxam (famille des néonicotinoïde) et remarqué qu’elles avaient du mal à retrouver leur ruche. Le pesticide interférait avec leur système cérébral de géolocalisation, ce qui a entraîné la mort d’un bon nombre d’entre elles.
Au vu de cette mortalité, un modèle mathématique a prédit que les populations d’abeilles exposées au pesticide chutaient à un niveau qui ne permettait plus leur rétablissement.
L’étude britannique
Dans le cadre de la recherche britannique, menée par Penelope Whitehorn de l’Université de Stirling, des colonies de jeunes bourdons ont été exposées à un pesticide néonicotinoïde appelé imidaclopride. Les doses étaient comparables à celles auxquelles les insectes sont exposés dans la nature.
Les chercheurs ont placé les colonies dans un terrain clos où les bourdons ont pu se nourrir pendant six semaines dans des conditions normales. Au début et à la fin de l’expérience, les nids ont été pesés.
Les chercheurs ont constaté que les colonies qui avaient été au contact de l’imidaclopride avaient pris moins de poids que les colonies de contrôle, laissant penser que ces bourdons s’étaient moins nourris.
À la fin de l’expérience, ces colonies étaient 8 à 12 % plus petites que celles non exposées au pesticide. Elles avaient également produit 85 % de reines en moins, ce qui entraîne autant de colonies en moins l’année suivante.
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